
La collégiale et son orgue
La collégiale Saint-Martin (11è siècle) est le cœur historique de la ville de Brive. Sanctuaire originellement dédié à Martin l’Espagnol venu évangéliser la région au Ve siècle, la collégiale Saint-Martin se distingue aujourd’hui des églises environnantes par la conservation d’un certain nombre d’éléments architecturaux propres à son histoire.



Une facture originale dans l’art médiéval du Sud-Ouest

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L’église de style roman a joué un rôle majeur dans la genèse urbaine. La cité se développe initialement autour de l’édifice qui constitue le point de départ des principales rues du centre-ville. Cette disposition radiale, initiée au Moyen Âge, a été maintenue au 19e siècle, lors du percement des différentes artères pour aérer le centre médiéval.
Aux origines, un saint : Martin l’Espagnol. Un sanctuaire paléochrétien est érigé à l’emplacement supposé de son tombeau. Des aménagements autour de ce premier édifice modeste s’échelonnent de la fin du 5e au 10e siècle. La collégiale actuelle prend forme au 11e siècle. Le prieuré Saint-Martin est alors dirigé par un collège de chanoines et s’étend sur l’actuelle place Charles-de-Gaulle avec les bâtiments conventuels, le cloître, le cimetière et de grands jardins.
Classée au titre des monuments historiques en 1862, la collégiale Saint-Martin a fait l’objet de nombreux travaux de réfection dans le dernier quart du 19e siècle. La voûte de la nef est stabilisée par une structure en béton, gage de modernité pour l’époque. Ce n’est qu’au début du 20e siècle que les maisons adjacentes – appelées « ventouses » par les Brivistes – sont démolies. Une seule d’entre elles subsiste.

De l’époque romane reste un vaste transept et un chevet repris au XVIIIe et XIXe siècle, dont le décor sculpté entre en résonance avec celui de l’abbaye de Conques ou encore celui de la basilique Saint-Sernin de Toulouse. Sa nef datée XIIIe siècle, la rattache par ailleurs à une inspiration originale, celle de l’église-halle.
Après avoir échappé à la période révolutionnaire, elle est classée au titre des monuments historiques en 1862. Plus tard dans les années 80, sa crypte est mise à jour et dévoile alors les vestiges d’une basilique du Vème siècle construite en amont.

La Ville de Brive a récemment mis en place un programme de restauration et de mise en valeur. Il s’agit plus exactement de restaurer l’orgue et son écrin, avec notamment des travaux sur la voûte de la collégiale et des mises aux normes de l’édifice pour prévenir les risques d’incendies. Une réfection du circuit électrique, couplée à la restauration de plusieurs colonnettes fragilisées afin d’assurer la sécurité des visiteurs.
L’objet de cette opération est de redonner à cet instrument son lustre d’antan pour pouvoir exploiter à nouveau pleinement son potentiel et ainsi en faire un élément d’attractivité touristique et culturelle, en permettant l’organisation ultérieure de concerts.


Évolution architecturale
- 1180 : construction de l'église romane en grès locaux.
- 1310 : reconstruction de la nef, du portail, et des grosses piles du transept.
- XVe siècle : édification des chapelles septentrionales
- XVIe siècle : remplacement de la flèche gothique par un dôme et coiffage du clocher par un toit à l'impériale en forme de courge surmonté d'une pointe.
- XVIII e siècle : transformation du choeur, réfection de la voûte, des vitraux et du pavage intérieur
- Révolution Française : l'église est menacée de destruction.
- XIXe siècle : début de la vente de parcelles de terrains situées autour de l'église à des fins commerciales
- 1830/1841 : installation de maisons " ventouses " pour le commerce, d'une halle couverte, puis de la petite halle au beurre communale. La circulation au centre de la ville devient impossible.
- 1835 : les bâtiments de la maison du prieur disparaissent
- 1840 : destruction des bâtiments conventionnels lors de la construction de l'hôtel de ville (aujourd'hui siège de la bibliothèque municipale).
- 1866/1869 : avec l'appui de Viollet-le-Duc l'église est déclarée d'utilité publique dans le but de l'isoler complètement.
- 1875 : démarrage de la restauration
- 1912 : destruction des maisons ventouses à l'exception d'une seule.
- 1986/1987 : fouilles mettant à jour l'existence d'un lieu cultuel implanté sur une nécropole antique
- 1989 : inauguration de la crypte archéologique